Garantes incontournables de l’équilibre de notre biodiversité, nos amies les abeilles jouent un rôle capital dans la survie de l’humanité. Cette leçon vaut bien un article, sans doute. L’abeille, gracieuse et assidue, jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus...
Le saviez-vous ?
20 000 espèces d’abeilles sont actuellement répertoriées sur la planète, dont 2 000 en Europe et 1 000 en France. La plus connue est Apis mellifera, abeille à miel par excellence (également appelée abeille domestique). Contrairement à elle, sa cousine, l’abeille solitaire (ou sauvage), ne produit pas de miel, se contentant de se nourrir du nectar des fleurs.
Tout aussi incroyable que leur diversité, les ailes d’une abeille battent aussi vite que celles du colibri : 200 battements/seconde, même si, à la différence de ces derniers, elles volent en "4 L". Même dard-dard, ne lui courez pas après, vous n’avez aucune chance ! Sauf si vous êtes capable de parcourir jusqu’à 10 Km à plus de 20 km/heure…
Encore plus fort ! Savez-vous combien d’abeilles butinent pour récolter un kilo de miel ? 100 ? 500 ? Plus ? Quoi que vous ayez répondu, il est à parier que vous êtes encore loin du compte !
Pour 1 kilo, elles sont en moyenne 6000 à se mobiliser. Et elles doivent parcourir 40 000 km. Soit la moitié de la distance de la Terre à la lune ! soit à peu près 10 millions de fleurs et 10 000 heures de travail… Chapeau, les filles !
Crime contre l’Humanité…
Depuis ces 25 dernières années, nos abeilles disparaissent massivement dans de nombreuses régions du monde. Un phénomène appelé « Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles », également désigné sous le dard CCD (Colony Collapse Disorder) : « Subitement, les ruches se vident de leurs abeilles sans que l’on ne retrouve aucun cadavre à proximité » dixit Le Parisien, juin 2018.
En 2024, on n’est pas mieux lotis.
On peut toujours clouer au pilori de nos consciences les motifs de leur condamnation mais, ne nous voilons pas la face, nous sommes en partie responsables !
En France, les apiculteurs pointent du doigt les effets dévastateurs des pesticides. Mais pas que !
« Plus on avance, plus on s’oriente vers l’hypothèse d’un stress multiple causé par plusieurs facteurs combinés » souligne David Biron, parasitologue, dans une publication de l’INRA (lejournal.cnrs.fr du 06.05.2019). Les maladies notamment dues aux produits chimiques, le manque de diversité agricole, les prédateurs ravageurs et le changement climatique sont autant de facteurs qui affaiblissement les abeilles…
Alors que faire ? D’abord, nous rappeler les paroles d’Albert Einstein : « Un problème sans solution est un problème mal posé. » Et des solutions, aussi insolites soient-elles, il en existe…
Pour participer à la sauvegarde des abeilles et au développement de leurs colonies, vous pouvez :
Parrainer des abeilles. Cela permet aux apiculteurs de financer l’installation de nouvelles ruches. En contrepartie, chaque année, les parrains reçoivent quelques pots de miel.
Semer des fleurs mellifères offrant aux butineurs de passage, des nectars et pollens sans pesticide, notamment en fin d’été où la nourriture peut leur manquer.
Aider à la lutte contre les frelons asiatiques. Des pièges efficaces existent dans les jardineries et vous pouvez butiner de bonnes idées sur Internet par exemple
Bâtir un hôtel à insectes que vos enfants et petits-enfants pourront observer avec intérêt. Une manière intelligente et ludique de les intéresser au problème
Et aussi… manger du miel !
Le miel, en France, une culture à taille humaine
Cocorico ! Depuis des centaines d’années, le métier d’apiculteur s’est avant tout transmis de génération en génération. Un savoir-faire français qui débouche sur des productions locales de miel de grande qualité.
Chaque région, en fonction de sa flore, vante son propre caractère. La vallée, grâce à ses nombreux ruchers, participe autant à la préservation des abeilles qu’à la sauvegarde de l’écosystème… Autant de raisons de militer pour une apiculture locale, artisanale et durable.
Que faire si vous découvrez un essaim d'abeilles ?
Les abeilles appartiennent à une espèce protégée par la loi. Les pompiers ou les entreprises de désinsectisation n'ont pas le droit de les détruire. La seule solution consiste donc à faire appel à un apiculteur de la région qui accepte de venir chercher l'essaim pour augmenter son cheptel. Les colonies d'abeilles sont très recherchées par les apiculteurs.
À noter :
Journée mondiale des abeilles le 20 mai, en mémoire de l’apiculteur slovène Anton Jansa, né ce jour-là, et reconnu aujourd’hui comme le père de l’apiculture moderne.
Des fleurs pour les abeilles : l'Observatoire Français d'Apidologie organise la 8ème édition de la campagne des fleurs pour les abeilles du 31 mai au 09 juin 2024.
Des pistes :
https://www.gdsa64.com (Groupement de Défense Sanitaire Apicole 64)
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